Sécheresse L’Europe du Nord à la peine

« Nous nourrissons nos vaches avec les stocks que nous avons composés pour l’hiver, il risque de ne plus rien rester », s’inquiète Abi Reader, éleveur de vaches laitières à Cardiff, au Pays de Galles. Sa situation est semblable à celles de nombreux producteurs britanniques. Au Royaume-Uni, en Pologne, en Allemagne, comme en Scandinavie, ou dans les pays baltes, de nombreux exploitants européens passent un été difficile.

Échanges de fourrage et gestion raisonnée de l’eau au Royaume-Uni

Le National Farmers’Union (NFU), premier organisme agricole du pays, estime que les stocks d’herbe ensilée sont en baisse de 66 %. Il a d’ailleurs relancé sa « banque de fourrage », un service en ligne d’achat et vente d’herbe, afin que ses membres puissent combler leur manque et vendre leur excédent. La situation inquiète les plus hautes sphères du pays.

Un groupe de travail national, le NDG, s’est rassemblé le 23 juillet afin de coordonner des mesures visant à maintenir l’approvisionnement en eau. La filière agricole britannique, représentée par le NFU, a mis en lumière la situation critique de nombreuses exploitations. « Les producteurs de fruits et légumes ont atteint le volume d’eau qu’ils puisent annuellement, alors que la saison des irrigations dure jusqu’à la fin du mois d’août. »

Soutien aux exploitants polonais

Le gouvernement polonais a lui aussi décidé de soutenir la filière agricole. Ce sont près de 1,5 million d’hectares qui ont été frappés par la sécheresse. À ce stade, des baisses de production d’au moins 20 % sont prévues pour le colza, les céréales et les petits fruits rouges. Des mesures telles que l’autorisation temporaire d’utiliser les néonicotinoïdes ou encore la baisse du coût du carburant à compter de 2019 ont été annoncées.

Dérogations exceptionnelles

Elles s’ajoutent à celle de la Commission européenne, qui autorise exceptionnellement la Pologne et huit autres pays à ne pas respecter les critères de verdissement pour les aides Pac, dans les régions les plus touchées. La France aurait également déposé une demande afin d’être autorisée à récolter ses jachères plus tôt.

Tous les yeux sont désormais rivés sur le ciel européen, espérant qu’après le beau temps viendra la pluie.